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A propos du soufisme

Origine, principes et pratique

Tout sur le soufisme

L’École remonte à 1400 ans, à l’époque du Saint Prophète Mohammad (que la Paix soit sur Lui) et du fondateur de l’école, Hazrat Oveys Gharani. La connaissance et les pratiques de l’école ont été transmises « de cœur à cœur » à travers une succession ininterrompue de maîtres, depuis Hazrat Oveys jusqu’au maître soufi actuel, Hazrat Salaheddin Ali Nader Angha.

Origine

L’origine du soufisme

L’emblème Sacré de l'École

Le soufisme existe depuis le début de l’histoire humaine, car en tout temps et en tout lieu, Dieu a envoyé des prophètes pour guider l’humanité vers la connaissance de Lui, et le soufisme est la Voie des prophètes. Le grand maître Bâyazid Bastâmi (cité par al-Muqaddisi) affirmait : « Ses graines furent semées à l’époque d’Adam, elles ont germé au temps de Noé, et fleuri à celui d’Abraham. Le raisin apparut au temps de Moïse et mûrit au temps de Jésus. À l’époque de Mohammad, il donna un vin pur. »

Les traces historiques remontent au VIIème siècle ap. J.C., à l’époque du Prophète Mohammad (que la Paix soit sur Lui), quand il confirma la connaissance intérieure d’Oveys Gharani. Il est en général admis que le soufisme est la dimension mystique de l’Islam. Al-Hujwiri, au XIème siècle, a proposé certaines hypothèses sur l’origine du mot « soufi ». Selon certains savants, ce mot dérive du terme Ahl al-Suffa, « les Gens de la Banquette », qui fait allusion à une estrade sur laquelle le Saint Prophète Mohammad et ses disciples avaient coutume de s’installer pour adorer Dieu 1.

Selon d’autres, on les appelait « soufis » parce qu’ils étaient habituellement vêtus de laine (suf). L’habitude de porter de la laine à même la peau remonte au premier maître des soufis islamiques. Alors que cette théorie sur l’origine du mot a un réel fondement dans les pratiques du soufisme, Hazrat Mir Ghotbeddin Mohammad Angha explicite ce point : « Si tout soufi porte de la laine, toute personne portant de la laine – suf – n’est pas un soufi. » 2 D’autres pensent que les soufis sont nommés ainsi à cause de la safa (pureté) de leur cœur et de la propreté de leurs actes. C’est pourquoi les pratiquants de la safa sont appelés soufis, ceux qui ont « le cœur pur ».

L’actuel maître soufi, Hazrat Salaheddin Ali Nader Angha, nous explique que, si la référence des historiens n’est pas fausse, elle est incomplète. Ils décrivent la forme extérieure du soufisme, car sa signification intérieure est hors de portée de leur expérience personnelle. Si nous examinons soigneusement les deux dernières hypothèses, nous remarquerons qu’être appelé soufi entraîne certaines exigences. Être un compagnon du Prophète exige à l’évidence une façon d’agir et un comportement particuliers. Cela exige la pureté du cœur, la lucidité spirituelle et le caractère sacré du but poursuivi. Par essence, les Gens de la Banquette, ou les Compagnons du Prophète, ont dû être conscients de l’importance des enseignements du Saint Prophète et nourrir l’intention d’être formés par lui, car ils voulaient connaître Dieu. 3

Par conséquent, si porter de la laine était l’une des conditions à respecter, ils le faisaient. Porter de la laine, c’était simplement se rappeler de ne pas se livrer aux attachements mondains. Le but était d’atteindre un état de pureté qui les relierait directement à Dieu, les unirait à Dieu, les anéantirait en Dieu, les ferait subsister en Dieu et témoigner alors de l’unicité de Dieu – ainsi que le saint Prophète l’a déclaré : « La elaha ella Allah ». Atteindre cet état serait « safa », c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’autre que Dieu dans le cœur de l’homme.

Cette méthode de purification par la soumission à Dieu et l’anéantissement en Dieu est appelée ma’rifa, ce qui signifie connaissance et cognition. Dans ce contexte, il s’agit de la cognition du Soi et de la cognition de Dieu. Celui qui enseigne cette méthode de cognition est appelé arif, c’est-à-dire celui qui a atteint le plus éminent état de l’Existence, par l’anéantissement et la permanence en Dieu. La sagesse ésotérique de la cognition fut transmise par le Saint Prophète à son cousin et gendre Ali ibn Abu Talib, également appelé Amir al-Mo’menin (que la Paix soit sur Lui).

Le caractère sacré du message de l’Islam et de la tradition du Saint Prophète fut gardé intact à travers la chaîne de transmission des grands maîtres de Maktab Tarighat Oveyssi Shahmaghsoudi®.

Références :

1.  Hujwiri, Ali B. Uthman Al-Jullabi, The Kashf Al-Mahjub (Le dévoilement des choses cachées), trad. R.A. R.A.Nicholson, Londres, E.J.W. Gibb Memorial, 1911-1976.

2. Angha, Salaheddin Ali Nader, Sufism, Washington, DC, M.T.O. Publications®, 1996. p.12

3. Ibid., p.12-13

Principes

Les principes du soufisme

M.T.O. Shahmaghsoudi® enseigne les principes du soufisme qui facilitent le voyage vers la connaissance de soi. Le voyage vers le royaume intérieur est appelé Sayr-va-Solouk. L’enseignant spirituel, appelé Pir – ce qui signifie « la lumière sur le chemin » – guide le chercheur au long du voyage vers la connaissance de soi. La lumière par laquelle le maître guide éclaire le chemin du chercheur lui permet de surmonter les obstacles. Dans son livre « Guide de la Voie Soufie », l’actuel maître soufi de l’École de Soufisme Islamique M.T.O. Shahmaghsoudi®, Hazrat Salaheddin Ali Nader Angha, présente ainsi les huit piliers du soufisme :1

Zikr

se souvenir – se souvenir de Dieu à tout instant

Fekr

réfléchir, méditer – être dans un état de conscience et d’étonnement

Sahar

s’éveiller – éveil de l’âme et du corps

Jui'

avoir faim – avoir faim extérieurement (mental) et intérieurement (cœur) afin d’acquérir la vérité et de persévérer dans la recherche

Somt

observer le silence – cesser de penser à des choses sans valeur, et cesser d’en parler

Saom

jeûner – jeûne du corps (nourriture), jeûne du mental (attachements) et jeûne de l’âme (désirs)

Khalvat

observer la solitude – prier dans la solitude, extérieure et intérieure

Khedmat

servir – se dissoudre dans la vérité du maître et se dissoudre dans la vérité de l’Existence, Dieu.

Ces principes aident au voyage vers la connaissance de soi. D’abord, le chercheur de vérité contrôle mieux ses appétits naturels, ses désirs et ses dépendances (physiques, mentales, émotionnelles, etc.). Il en résulte qu’il ressent une libération intérieure et un sentiment d’équilibre, de liberté et de paix. Les attirances extérieures permanentes qui le tirent dans différentes directions n’exercent plus de contrôle sur lui.

Le Pir permet au chercheur de se libérer des strates d’ignorance, et le conduit à travers les sept niveaux du cœur, depuis le niveau du désir ardent et authentique d’amour et de connaissance, jusqu’au niveau suprême de l’unité et de l’annihilation. En observant ces principes, le chercheur traverse différents niveaux de purification, où les voiles de l’inconnu sont levés. Par la foi et la connaissance, le chercheur témoigne de l’unicité de Dieu et de l’unité de l’Existence.

Les soufis ont décrit les états du cœur par rapport aux sept sphères célestes. Le poète soufi Attar, dans un poème d’une grande richesse allégorique intitulé La Conférence des Oiseaux, décrit le pèlerinage mystique comme une quête qui commence avec l’élimination de tous les désirs matériels, se poursuit avec l’amour, la connaissance et le sens de l’étonnement, et se termine dans l’annihilation, c’est-à-dire l’union avec Dieu.

L’histoire raconte le désir ardent d’un groupe d’oiseaux de connaître le grand Simorgh, le roi bien-aimé. Les oiseaux, sous la conduite d’un chef (la huppe), commencent avec passion et enthousiasme leur voyage vers la terre du Simorgh. Un par un, ils quittent le voyage, chacun présentant une excuse qui l’empêche de poursuivre le voyage. En fin de compte, il ne reste que trente oiseaux, ou « si morgh » (en persan), qui traversent les Sept Vallées pour entrer au pays du Simorgh. lls demandent la permission de voir le Simorgh, mais leur requête est refusée. Les trente oiseaux, ou « si morgh », éperdus d’amour et de ravissement, s’anéantirent et moururent de leur domaine physique et entrèrent dans le royaume de leur âme. À leur grand étonnement, ils réalisèrent qu’en réalité le grand Simorgh qu’ils avaient cherché sans cesse était leur propre identité véritable. Autrement dit, le Simorgh, ou la Vérité, est le « si morgh », ou la réalité des trente oiseaux. Ils comprirent qu’ils avaient fait le voyage vers la connaissance de soi, à la découverte de leur Vérité.

Dans cette histoire, la huppe qui guide les oiseaux est une allégorie du maître soufi guidant ses élèves vers l’illumination. Les oiseaux doivent traverser sept vallées avant de trouver le Simorgh. Ces vallées représentent les étapes qu’un chercheur de la vérité doit franchir afin de connaître Dieu à travers la connaissance de son vrai soi. 2

Références :

1. Angha, Salaheddin Ali Nader, Kanzol-Soluk, Téhéran, Iran, MTO Publications, 1986.

2. Attar, Farid ud-Din, Le Langage des Oiseaux, Paris Albin Michel.

3. Angha, Shah Maghsoud Sadegh, Al-Rasael: The Light of Salvation, Téhéran, M.T.O. Shahmaghsoudi Publications, 1987.

Pratique

Pratiques soufies ®

Les pratiques soufies font partie intégrante de l’enseignement et de la discipline nécessaires pour parvenir à la purification et à la vraie cognition de soi. L’étudiant en soufisme emploie ces pratiques avec amour et dévotion pour développer et déployer ses capacités innées. Le maître soufi guide l’étudiant à chaque instant de son voyage vers la connaissance de soi.

Références :

1. Angha, Hazrat Shah Maghsoud Sadegh, Hidden Angles of Life (Les Angles cachés de la Vie), Pomona, CA, Multidisciplinary Publications, 1975.

2. Angha, Hazrat Shah Maghsoud Sadegh, Al-Salât, the Reality of Prayer in Islam (Al-Salât, la réalité de la prière en islam), Riverside, CA, M.T.O. Shahmaghsoudi Publications®, 1998.

3. Angha, Hazrat Salaheddin Ali Nader, Pleasant Hill, CA, 1992. Conférence.

MTO Tamarkoz® (Méditation soufie M.T.O.)

Tamarkoz tamarko.org

La méthode Tamarkoz® est l’art et la science de la connaissance de soi grâce à la concentration et la méditation.

Molana Shah Maghsoud Sadegh Angha Message from the Soul

« Rassemble tes forces et concentre-les sur la Source de Vie dans ton cœur, afin que tes découvertes deviennent impérissables, que tu vives dans l’équilibre et la tranquillité, et que tu connaisses l’Éternité. »

Le Tamarkoz® ou méditation soufie, qui signifie « concentration des capacités », diffère notablement de ce que le monde occidental appelle la « méditation ». Le Tamarkoz® crée un état d’équilibre, de stabilité et d’harmonie dans toutes les dimensions de l’être humain. Cette méthode puissante et précise de cognition intérieure et de découverte de soi aligne, équilibre et active les champs énergétiques du corps et facilite l’unification du mental et du cœur. C’est pourquoi le chercheur devient réceptif et en harmonie, afin d’atteindre l’unité avec l’esprit. La vraie méditation relie la personne qui médite avec l’unité fondamentale de toute existence.

Selon les enseignements de Hazrat Shah Maghsoud Sadegh Angha dans son livre Hidden Angles of Life (Les Angles cachés de la Vie), le corps humain est équipé de 13 centres énergétiques électromagnétiques. La cognition et le développement de ces centres crée l’harmonie nécessaire et facilite la découverte de la dimension spirituelle de l’être humain. Le plus important de ces centres réside dans le cœur. Molana Shah Maghsoud Sadegh Angha l’a appelé le « Je » ou la « Source de Vie ». Le travail de concentration dans le cœur différencie la technique de méditation soufie Tamarkoz® des autres formes de pratique méditative. La découverte du « Je » et de son champ d’attraction est essentielle pour la cognition du vrai soi. 1

Zikr

Le Saint Coran 13:28

Ceux qui croient et dont le cœur s’apaise au souvenir de Dieu – car les cœurs ne s’apaisent-ils pas au souvenir de Dieu ?

Le mot Zikr signifie littéralement « souvenir », plus précisément souvenir du Bien-aimé, Dieu.

Le Zikr accorde l’organisme humain sur le rappel de Dieu. Si cet accord est correct, le zikr libère le chercheur des distractions, des pensées, des craintes et des soucis de la vie quotidienne en reliant tous les aspects de son être dans le souvenir de Dieu. Cette pratique active les centres énergétiques du corps, en commençant le processus de purification du cœur.

Le but du chercheur est de se relier à son cœur, permettant au rythme et au cours naturels du zikr de le libérer de toute limitation.

Par un mouvement de gauche à droite, le rythme et le mouvement du zikr sont dictés par le cœur, et ont la forme du signe de l’infini. On se meut de gauche à droite en reproduisant le symbole de l’infini tout en chantant une expression donnée, ou un verset. Au centre de ce signe de l’infini se trouve le cœur, où doit résider une concentration totale afin de pouvoir vivre la réalité qui s’y trouve et se relier à son vrai soi, le « Je ».

L’amour et l’attirance apparaissent au centre du « Je » du cœur du chercheur, et de là se répandent dans tout son être. Ce centre fonctionne comme un aimant qui capte toutes les énergies, l’amour et l’attirance qui existent dans l’univers. Le point d’union des deux mondes, c’est-à-dire le « Je », est enchâssé en nous et « éveillé » par la méditation et la prière, ce qui illumine le chemin entre le cœur et le cerveau.

Les prières (Salat)

La récitation des prières quotidiennes (Salât) est un principe fondamental du soufisme et un pilier de l’Islam. Le but des prières est de rechercher la proximité du Bien-aimé divin, de Dieu. La dimension extérieure inclut la purification par l’eau (ablution) et un enchaînement de mouvements et de récitations. La dimension intérieure exige la présence du cœur.

Cette présence du cœur est une condition essentielle de la prière. Dans une vraie prière, le cœur, les récitations et les postures physiques du croyant ne visent qu’à la Vérité, et sont l’expérience de la sainte formule « la ilaha illa Allah » (il n’y a de divinité que Dieu). Les prières sont une obligation imposée à l’adorateur, mais sans la préparation intérieure appropriée pour atteindre à l’unité avec Dieu, elles ont dépourvues de toute signification.

Les prières quotidiennes en Islam sont un rappel constant de Dieu et une source de force pour le chercheur véritable, dont le seul but est la proximité avec Dieu. Hazrat Shah Maghsoud Sadegh Angha l’a exprimé ainsi :

La prière véritable signifie témoigner de la glorieuse lumière divine, et la dévotion véridique à Dieu, le Glorifié, dans le miroir pur du cœur, attentif et illuminé, de l’esprit éclairé et du soi pur et assuré.

Le jeûne

Le Saint Coran 2:185

Le Ramadan est le mois au cours duquel le Saint Coran vous a été transmis comme guide pour l’humanité, et comme signes clairs pour l’orientation et le salut.

Le jeûne est un pilier de l’Islam et une pratique importante du soufisme. D’avant l’aube jusqu’après le coucher du soleil, chaque jour du mois de Ramadan, le chercheur sincère s’abstient de tout plaisir matériel et se tourne intérieurement vers son cœur. Jeûner signifie qu’on s’abstient non seulement de manger, de boire, de fumer et d’autres désirs physiques, mais qu’on s’abstient aussi des polluants de l’âme et du mental. Le jeûne du Ramadan est un temps de purification qui exige autodiscipline et dévotion au Bien-aimé divin. Le soufisme enseigne que sans la présence du cœur et sans une intention droite, tous les actes deviennent de simples rituels vides de sens. C’est enseignement est également valable pour la pratique du jeûne.

Hazrat Salaheddin Ali Nader Angha, l’actuel maître soufi de l’École de Soufisme Islamique M.T.O. Shahmaghsoudi®, a éclairé par ses enseignements l’importance spirituelle du Ramadan, et la réalité du jeûne. Le mot « ramadha » (رَمَضَ) signifie une terre desséchée par la chaleur et la sècheresse, une terre tellement sèche, dans sa soif extrême, que sa surface est craquelée et que des parties de sa surface commencent à se retourner sur leurs bords, prenant ainsi la forme de bols. La surface se détache presque du sol, tournée vers le ciel dans l’attente de la pluie pure et vivifiante qui étanchera sa soif. C’est une image du désir du corps et de l’âme du chercheur sincère de trouver la vérité pendant le mois de Ramadan. Le chercheur, pris par son désir et sa soif, évite les plaisirs terrestres et leur tourne le dos. Dans sa solitude, il se tourne vers la Source de Vie qui est en son cœur, attendant le flot de connaissance et d’amour qui en surgira (Angha). 3

Ramadan est le mois au cours duquel le saint Coran fut révélé par Dieu au Saint Prophète Mohammad (que la Paix soit sur Lui). Cela signifie que par la purification et la dévotion, le livre de l’être du chercheur s’ouvre et révèle la vraie connaissance et l’amour, manifestant les signes clairs pour la guidance et le salut.

Les sept principes de la connaissance de soi

Le soufisme enseigne que chaque être humain est une unité existentielle véritable et globale. Il manifeste donc les principes éternels de l’Existence. Cependant, à cause des désirs, des habitudes, des déséquilibres et d’autres parasitages personnels, l’être humain ne reconnaît pas sa vraie nature. Il en résulte que nous ne sommes conscients que d’une part limitée de notre être et que nous restons inconscients des vastes principes de l’Existence.

Les sept principes de la connaissance de soi

Les sept principes de la connaissance de soi sont universels et infinis. L’individu peut se relier à ces principes éternels et connaître sa vraie réalité, grâce à la Source de Vie qui est en son cœur, le « Je » qui est au cœur de son être.

Hazrat Salaheddin Ali Nader Angha, dans son livre Théorie « Je » (Theory I)(97-116), décrit ainsi les principes fondamentaux de la connaissance de soi :

  1. Principe du centre dominant et éclairé
  2. Principe d’équilibre et de stabilité
  3. Principe de coopération et de collaboration
  4. Principe de polyvalence et d’unité
  5. Principe d’harmonie
  6. Principe de guidance
  7. Principe d’amour et d’attraction 1

1. Principe du centre dominant et informé

Le soufisme enseigne que tout dans l’Existence, des atomes aux galaxies et aux êtres humains, se soumet à son centre informé, guidé par sa connaissance innée.

Le centre du « Je » est le centre dominant et informé qui est la source de notre connaissance infinie. Le centre du « Je » est comme la graine d’un arbre. La graine contient toutes les potentialités, les capacités et la connaissance nécessaires à son développement. Mais la graine ne poussera que si elle est plantée dans un environnement propice, et si elle reçoit les soins appropriés d’un jardinier avisé. Dans ces conditions, la graine se déploie et manifeste la connaissance qu’elle abrite.

2. Principe d’équilibre et de stabilité

L’équilibre et la stabilité permanents viennent de ce que chaque unité élémentaire suit la guidance de son centre stable et informé. Ce principe s’applique à l’univers entier, et crée ordre et stabilité.

Le centre du « Je » est le centre stable qui rend stables et équilibrés tous les aspects de la vie, qu’ils soient physiques, mentaux, émotionnels ou spirituels. Les excès et les insuffisances en sont par conséquent réduites au minimum. L’ordre, la santé, la paix et le bien-être permanent en émergent. Hazrat Salaheddin Ali Nader Angha, dans son livre « La Parole secrète » écrit : « L’équilibre vis-à-vis des attractions constitue le point de libération. » 2

3. Principe de coopération et de collaboration

La cognition du centre stable conduit à l’équilibre, et en fin de compte à la coopération et à la collaboration. Dans l’exemple de la graine, la rudesse des racines semble en contradiction avec la délicatesse du parfum des fleurs. Pourtant, quand nous observons le schéma d’ensemble, nous remarquons que la moindre partie est en lien avec l’ensemble.

La cognition du vrai « Je » nous permet de réaliser notre vraie identité et notre vraie valeur. Elle nous évite d’être induit en erreur par des valeurs contradictoires et d’être influencé par l’envie, la jalousie, l’égoïsme et la concurrence malsaine. Elle nous permet de promouvoir la coopération et la collaboration à différents niveaux de notre être, et dans notre environnement.

Hazrat Shah Maghsoud Sadegh Angha affirme :

« Dans le monde infini, étant donné son unité, les contrastes et les antagonistes ne peuvent exister. » 3

4. Principe de polyvalence et d’unité

Le centre du « Je » est vaste et infini. Quand il est reconnu et développé, la connaissance inhérente qu’il contient pénètre et remplit tout notre être. En tant qu’unité existentielle véritable et globale, l’être humain possède une dimension physique et une dimension spirituelle. Les deux dimensions de son être, la matière et l’énergie, la physique et la spirituelle, sont enchâssées dans le centre du « Je », le « point central » de son cœur.

Malheureusement, à cause des mauvais traitements et du manque de systèmes d’éducation suffisants, la dimension éternelle de son être n’a pas l’opportunité de se développer. Elle reste enfouie sous des couches d’ignorance imposées par les normes et les habitudes sociales, et ne se manifestent pas à lui. C’est pourquoi il nie son existence, et s’interdit de savoir qu’il est un être unifié.

Dans l’exemple de l’arbre, la graine est le centre polyvalent qui contient la connaissance de l’arbre et son potentiel de croissance. La graine manifeste sa connaissance innée dans deux dimensions. Le développement se déroule en équilibre et en collaboration : les racines se développent vers sol, tandis que les pousses se fraient un chemin vers le ciel.  La connaissance innée se manifeste à tous les niveaux dans les deux dimensions sous forme de racines, de branches, de feuilles, de fleurs, de fruits, puis … à nouveau de graine. Dans ce processus d’expansion et de contraction, la connaissance cachée dans la graine se manifeste à différents stades de sa croissance. Au stade final, au cœur du fruit, on retrouve la graine, manifestant la loi d’unité. Le soufisme nous permet de connaître cette réalité, en tant que véritable et vaste unité d’existence.

5. Principe d’harmonie

On suppose souvent qu’un monde sépare l’être humain de la vérité universelle, la matière de l’énergie, ou l’être humain de son Créateur. Pourtant, ce qui semble un monde s’avère n’être en réalité qu’une absence d’harmonie, qui nous interdit de reconnaître la réalité.

Pour rétablir l’harmonie perdue, l’être humain n’a qu’une option : il doit retourner à la source originelle de sa vie, au « Je », ce point où « l’être » se manifeste sous forme de matière.

La concentration au centre du cœur, au « point central », des énergies et des forces éparpillées assure l’harmonie et l’équilibre nécessaires. Il peut ainsi accéder à sa dimension spirituelle perdue, et connaître sa réalité comme être unifié. Le voyage vers la connaissance de soi part du centre infini du « Je », et mène à l’existence absolue.

6. Principe de guidance

La réalité de la guidance n’est pas accessible par une connaissance externe et acquise. L’être humain, par le voyage qui le mène par la connaissance du « je » (le soi limité) au « Je », trouve l’harmonie entre la guidance et la capacité de la recevoir, et la connaissance inhérente et la sagesse qui lui sont accordées. La guidance n’est possible qu’à travers l’effort individuel ; elle n’est pas un phénomène social ni de groupe.

Le chercheur de vérité, au cœur de son être, dans son cœur, atteste de la lumière de la guidance. L’enseignant spirituel qu’on appelle « Pir » – ce qui veut dire « la lumière sur le chemin » – est le guide qui éclaire le chemin du chercheur.

Hazrat Imam Mohammad Bagher, le cinquième Imam du chiisme, affirme : « L’enseignant, le guide spirituel, est une essence pure qui doit être présentée (révélée) par Dieu, grâce à Sa lumière divine, au cœur du chercheur. »

La lumière du « Pir » qui guide facilite le voyage. L’enseignant spirituel permet au chercheur d’atteindre un parfait état d’équilibre et d’harmonie entre toutes les strates et les niveaux de son être, de connaître et de constater sa vérité avec certitude, et de manifester sa réalité d’être unifié.

7. Principe d’amour et d’attraction

Le principe d’amour et d’attraction transcende les attachements limités et changeants, les liens de dépendance et les émotions. L’amour est un principe fondamental de l’Existence, un champ d’attraction et un ravissement qui embrasse la totalité de l’existence humaine.

Hazrat Molana Shah Maghsoud Sadegh Angha affirme : « L’amour est une force électromagnétique qui imprègne tout, qui réunit et relie tous les aspects de l’Existence, de la moindre particule à l’univers infini dans son ensemble. »4

Le chercheur de vérité, grâce au centre du « Je », se relie à l’amour et à l’attraction de l’existence entière. « Cette attraction réunit tous les aspects de l’Existence, elle réunit les êtres humains à leur source de vie, à leur centre stable, au « Je ». Le centre du « Je » fonctionne comme un aimant qui capte toutes les énergies, l’amour et les attractions qui existent dans l’univers. » 5

Par le pouvoir de l’amour, toutes les frontières et les distances imaginaires sont éliminées et la loi de « La ilaha illa Allah » (il n’y a de divinité que Dieu), qui est la loi de l’unité, se manifeste. C’est ainsi que le chercheur de vérité, par le pouvoir de l’amour, reconnaît la réalité de l’enseignement du Saint Prophète Mohammad (que la Paix soit sur Lui) : « Sois toi-même. » Ta réalité est la réalité de l’Existence.

Références :

1. Angha, Salaheddin Ali Nader, Theory « I », Riverside, CA, M.T.O. Publications, 2002.

2. Angha, Salaheddin Ali Nader, The Secret Word (La Parole secrète), Lanham, MD, University Press of America, 1989

3. Angha, Shah Maghsoud Sadegh, The Hidden Angles of Life (Les Angles cachés de la Vie). Pomona, CA, Multidisciplinary Publications, 1975.

4. Ibid., p.60

5.Idem., Theory “I”, p.116

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